jueves, 14 de enero de 2016

TSQ-IV: FRANCE, 1879 (LOUIS MOLAND)

Here's the best French translation (Dumas and Diaz aside, those are translated expanded adaptations) I have fricking found of the Fourth Story of the Snow Queen. It appears to be translated direct from the Danish, but retold in such a French style that what comes to my mind is rather Voltaire. One of my favourite French authors. So yes, this is written à la manière de Voltaire. As if he had been the original author. It also sounds like a chanson by Clesse or Brel (albeit less than like a Voltairian tale).

The illustrations are by a Frenchman known as Yan d'Argent. Art Nouveau, as you readers will see. This is an encouragement, like a carrot for me to finish with a university task.



Traduction de Louis Moland.
Garnier, 1873




La Reine des Neiges/4



QUATRIÈME HISTOIRE

PRINCE ET PRINCESSE



Dans le royaume ... règne une princesse qui a de l’esprit comme un ange. C’est qu’elle a lu toutes les gazettes qui s’impriment dans l’univers, et surtout qu’elle a eu la sagesse d’oublier tout ce qu’elle y a lu. Dernièrement, elle était assise sur son trône, et par parenthèse il paraît qu’être assis sur un trône n’est pas aussi agréable qu’on le croit communément et ne suffit pas au bonheur. Pour se distraire, elle se mit à chanter une chanson : la chanson était par hasard celle qui a pour refrain

Pourquoi donc ne me marierai-je pas ?

«Mais en effet, se dit la princesse, pourquoi ne me marierai-je pas ? » Seulement il lui fallait un mari qui sût parler, causer, lui donner la réplique. Elle ne voulait pas de ces individus graves et prétentieux, ennuyeux et solennels. Au son du tambour, elle convoqua ses dames d’honneur et leur fit part de l’idée qui lui était venue. « C’est charmant, lui dirent-elles toutes ; c’est ce que nous nous disons tous les jours : pourquoi la princesse ne se marie-t-elle pas ?

Donc, les journaux du pays, bordés pour la circonstance d’une guirlande de cœurs enflammés entremêlés du chiffre de la princesse, annoncèrent que tous les jeunes gens d’une taille bien prise et d’une jolie figure pourraient se présenter au palais et venir deviser avec la princesse : celui d’entre eux qui causerait le mieux et montrerait l’esprit le plus aisé et le plus naturel, deviendrait l’époux de la princesse.
Oui, oui, c’est comme cela que les choses se passèrent ;

Les jeunes gens accoururent par centaines. Mais ils se faisaient renvoyer l’un après l’autre. Aussi longtemps qu’ils étaient dans la rue, hors du palais, ils babillaient comme des pies. Une fois entrés par la grande porte, entre la double haie des gardes chamarrés d’argent, ils perdaient leur assurance. Et quand des laquais, dont les habits étaient galonnés d’or, les conduisaient par l’escalier monumental dans les vastes salons, éclairés par des lustres nombreux, les pauvres garçons sentaient leurs idées s’embrouiller ; arrivés devant le trône où siégeait majestueusement la princesse, ils ne savaient plus rien dire, ils répétaient piteusement le dernier mot de ce que la princesse leur disait, ils balbutiaient. Ce n’était pas du tout l’affaire de la princesse.

On aurait dit que ces malheureux jeunes gens étaient tous ensorcelés et qu’un charme leur liait la langue. Une fois sortis du palais et de retour dans la rue, ils recouvraient l’usage de la parole et jasaient de plus belle.

Ce fut ainsi le premier et le second jour. Plus on en éconduisait, plus il en venait ; on eût dit qu’il en sortait de terre, tant l’affluence était grande. C’était une file depuis les portes de la ville jusqu’au palais.

Ceux qui attendaient leur tour dans la rue eurent le temps d’avoir faim et soif. Les plus avisés avaient apporté des provisions ; ils se gardaient bien de les partager avec leurs voisins : « Que leurs langues se dessèchent ! pensaient-ils ; comme cela ils ne pourront pas dire un mot à la princesse ! » 
Quand parut-il ? Était-il parmi la foule ?

Nous arrivons justement à lui. Le troisième jour on vit s’avancer un petit bonhomme qui marchait à pied. Beaucoup d’autres venaient à cheval ou en voiture et faisaient les beaux seigneurs. Il se dirigea d’un air gai vers le palais. Ses yeux brillaient. Il avait de beaux cheveux longs. Mais ses habits étaient assez pauvres.

Il portait sur son dos une petite valise…

La vérité, c'est qu'ayant atteint la porte du château, il ne fut nullement intimidé par les suisses, ni par les gardes aux uniformes brodés d’argent, ni par les laquais tous galonnés d’or. Lorsqu’on voulut le faire attendre au bas de l’escalier, il dit : « Merci, c’est trop ennuyeux de faire le pied de grue. » Il monta sans plus attendre et pénétra dans les salons illuminés de centaines de lustres. Il n’en fut pas ébloui. Là, il vit les ministres et les excellences qui, chaussés de pantoufles pour ne pas faire de bruit, encensaient le trône. Les bottes du jeune intrus craquaient affreusement. Tout le monde le regardait avec indignation. Il n’avait pas seulement l’air de s’en apercevoir.


Oui, elles faisaient un bruit diabolique. Lui, comme si de rien était, marcha bravement vers la princesse, qui était assise sur une perle énorme, grosse comme un coussin. Elle était entourée de ses dames d’honneur qui avaient avec elles leurs suivantes. Les chevaliers d’honneur faisaient cercle également : derrière eux se tenaient leurs domestiques, accompagnés de leurs grooms. C’étaient ces derniers qui avaient l’air le plus imposant et le plus rébarbatif. Le jeune homme ne fit même pas attention à eux.
— Ce devait pourtant être terrible que de s’avancer au milieu de tout ce beau monde !  Mais finalement il a donc épousé la princesse ?

Il parla aussi spirituellement... ... comment l’entrevue se passa. Le nouveau venu fut gai, aimable, gracieux. Il était d’autant plus à l’aise qu’il n’était pas venu dans l’intention d’épouser la princesse, mais pour vérifier seulement si elle avait autant d’esprit qu’on le disait. Il la trouva charmante, et elle le trouva à son goût.
Écoute, ne pourrais-tu pas m’introduire au palais ?

 ... dans les beaux appartements du palais.

 Eh bien ! allons, le château n’est pas loin ; à la grille. »

 le petit pain que voici, il l’a pris à l’office où il y a tant et tant de pains, ... Quant à entrer au palais, il n’y faut pas penser :  Les gardes chamarrés d’argent, les laquais vêtus de brocart ne le souffriraient pas. C’est impossible. ... un escalier dérobé par où l’on arrive à la chambre nuptiale, et où en trouver la clef. »

dans le parc par la grande allée, et de même que les feuilles des arbres tombaient l’une après l’autre, de même, sur la façade du palais les lumières s’éteignirent l’une après l’autre. à une porte basse qui était entre-bâillée.

... s’avançait dans l’ombre furtivement. ... était bien là. ... Le signalement donné ... ne ...  paraissait pas applicable à un autre.  Les yeux vifs et intelligents, les beaux cheveux longs, la langue déliée et bien pendue, comme on dit, tout ... désignait ...

... montèrent l’escalier. En haut se trouvait une petite lampe allumée sur un meuble. ... était sur le sol, ...




On voyait, en effet, se dessiner sur la muraille des ombres de chevaux en crinières flottantes, aux jambes maigres, tout un équipage de chasse, des cavaliers et des dames sur les chevaux galopants.

« Ce sont des fantômes  ; ils viennent chercher les pensées de Leurs Altesses pour les mener à la chasse folle des rêves. Cela n’en vaut que mieux. Le prince et la princesse se réveilleront moins aisément, et on aura le temps de les mieux considérer. 

dans une première salle, dont les murs étaient tendus de satin rose brodé de fleurs. Les Rêves y passèrent, s’en revenant au galop, mais si vite, qu'on n’eut pas le temps de voir les pensées de Leurs Altesses, qu’ils emmenaient. Puis dans une autre salle, puis dans une troisième, l’une plus magnifique que l’autre. Oui, certes, il y avait de quoi perdre sa présence d’esprit en voyant ce luxe prodigieux.

Les voici enfin dans la chambre à coucher. Le plafond en cristal formait une large couronne de feuilles de palmier. Au milieu s’élevait une grosse tige d’or massif, qui portait deux lits semblables à des fleurs de lis : l’un blanc, où reposait la princesse ; l’autre couleur de feu, où reposait le prince. On releva une des feuilles jaune-rouge, qu’on rabaissait le soir ; on vit la nuque du dormeur, dont les bras cachaient le visage. cette nuque légèrement brune, ... tenant la lampe en avant pour qu’il ... vît en ouvrant les yeuxLes fantômes du rêve arrivèrent au triple galop, ramenant l’esprit du jeune prince. Il s’éveilla, tourna la tête.

Le prince ne laissait pourtant pas d’être un joli garçon. Voilà que la princesse avança sa gentille figure sous les feuilles de lis blanches, et demanda qui était là. « Pauvre petite ! » firent le prince et la princesse attendris. Et ils complimentèrent les deux braves bêtes, les assurèrent qu’ils n’étaient pas fâchés de ce qu’elles avaient fait contre toutes les règles de l’étiquette ; mais leur disant qu’elles ne devaient pas recommencer. Ils leur promirent même une récompense : « Voulez-vous un vieux clocher où vous habiterez toutes seules, ou préférez-vous être élevées à la dignité de corneilles de la chambre, qui vous donnera droit sur tous les restes de la table ? »
Le prince sortit de son lit et y laissa reposer. C’est tout ce qu’il pouvait faire pour elle. ... avec gratitude, «... que les hommes ... ont de la bonté pour ... ! » 
Le lendemain on l’habilla, de la tête aux pieds, de velours et de soie. La princesse lui proposa de rester au château, pour y passer sa vie au milieu des fêtes. ... n’eut garde d’accepter ; elle demanda une petite voiture avec un cheval, et une paire de bottines, pour reprendre son voyage à travers le monde, à la recherche ....
Elle reçut de jolies bottines, et de plus un manchon. Lorsqu’elle fut au moment de partir, elle trouva dans la cour un carrosse neuf, tout en or, armorié aux armes du prince et de la princesse. Les coussins étaient rembourrés de biscuits ; la caisse était remplie de fruits et de pain d’épice. Le cocher, le groom et le piqueur, car il y avait aussi un piqueur, avaient des costumes brodés d’or et une couronne d’or sur la tête.
Le prince et la princesse aidèrent eux-mêmes à monter en voiture et lui souhaitèrent tout le bonheur possible. 
« Adieu, adieu, mignonne ! » dirent le prince et la princesse. Bientôt on eut fait trois lieues.

... le carrosse, qui brillait comme un vrai soleil.
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CINQUIÈME HISTOIRE

LA PETITE FILLE DES BRIGANDS


On arriva dans une forêt sombre ; mais on y voyait très clair à la lueur que jetait le carrosse. Cette lumière attira une bande de brigands, qui se précipitèrent comme les mouches autour de la flamme : « Voilà de l’or, de l’or pur ! » s’écriaient-ils, et ils saisirent les chevaux, tuèrent cocher, groom et piqueur ...
« Je veux entrer dans la voiture, » dit la petite fille des brigands ; et il fallut se prêter à son caprice, car elle était gâtée et entêtée .... et on s’avança dans les profondeurs de la forêt. 
On marchait toujours. Enfin la voiture s’arrêta : on était dans la cour d’un vieux château à moitié en ruine, qui servait de repaire aux bandits. À leur entrée, des vols de nombreux corbeaux s’envolèrent avec de longs croassements.
...
Dans la grande salle toute délabrée brûlait sur les dalles un grand feu ; la fumée s’élevait au plafond et s’échappait par où elle pouvait. Sur le feu bouillait un grand chaudron avec la soupe ; des lièvres et des lapins rôtissaient à la broche.
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SEPTIÈME HISTOIRE

LE PALAIS DE LA REINE DES NEIGES


Tout-à-coup, ... aperçut sur un cheval magnifique qu’elle reconnut (c’était celui qui était attelé au carrosse d’or), une jeune fille coiffée d’un bonnet rouge. Dans les fontes de la selle étaient des pistolets. C’était la petite brigande. Elle en avait eu assez de la vie de la forêt. Elle était partie pour le Nord, avec le projet, si elle ne s’y plaisait pas, de visiter les autres contrées de l’univers.
 ... demanda ce qu’étaient devenus le prince et la princesse. « Ils voyagent à l’étranger, » répondit la fille des brigands.

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